Autopsie d’un déclin.
Le courant guesdiste initié du temps de la vieille SFIO d’avant 14 vient de se ranimer au sein de ce qui fut le Parti de Gabriel Péri.
Combat né dès après la rupture des alliances construites par les peuples dans le combat antifasciste de la deuxième grande conflagration mondiale, le Parti de Frachon, de Madeleine Riffaud, de Jolio-Curie, celui d’Eluard, de Raymonde Dien, de Croizat, d’Aragon, Martha Desrumeau Marcel Paul et Picasso sera à l’initiative de tous les combats pour la Paix contre l’impérialisme US à ce moment là affiché encore unique et occidental.
Son engagement, celui de ses parlementaires pour exiger de la dissolution des blocs militaires et que la France quitte l’OTAN. sera un des piliers des orientations du PCF d’alors pour changer la société.
En cette fin novembre 2022, il faut bien nommer les choses pour qu’elles soient clairement identifiées, les parlementaire d’un P"c"F -qui confirme ainsi ses guillemets, en votant les crédit de guerre via la loi autorisant de fournir des armes à l’un des deux belligérants, l’Ukraine, viennent de trancher les dernières amarres de ce qui pouvait le tenir aux valeurs fondatrices de Tours en 1920. Exit Barbusse et Vaillant Couturier, au placard la mémoire de Semard emprisonné pour avoir refusé la guerre du Rif menée - déjà- par Pétain au côté de Franco au nom de la France.
On ne répond pas à l’inadmissible invasion impérialiste venant de Russie en renforçant la première ligne belliqueuse de l’autre impérialisme, celui de l’OTAN héritier des coalitions impérialistes et colonialistes du XIXe et XXe siècle. Un impérialisme qui face aux mercenaires de Poutine et ses légions Wagner entretient les milices héritières de Bandera, parti Svoboda que l’Humanité le 20/02/ 2014 qualifiait alors de fascistes nazies et antisémites.
En ces jours de fin novembre 2022, pour reprendre les mots de Gabriel Péri, avec ce "Sedan parlementaire" tel qu’il avait alors qualifié la politique du gouvernement Français, les députés du P"c"F renouent avec ce que le député d’Argenteuil et journaliste écrivait en 1938 dans l’Humanité : "Ne baptisez pas cela du nom de la paix. La paix n’a rien à voir avec ce triomphe de l’égoïsme de classe"*.
Car l’impérialisme belliqueux qui engraisse les marchands de canons de 1938 comme ceux de 2022, la mobilisations des budgets publics pour les servir, est toujours le triomphe de l’égoïsme de classe.
*la citation complète : « Ne baptisez pas cela du nom de la paix. La paix n’a rien à voir avec ce triomphe de l’égoïsme de classe. La paix, cela veut dire faire oublier la page sombre que vous venez d’écrire, arrêter le glissement, desserrer l’étreinte sur l’Europe centrale et sur les Pyrénées, rendre aux peuples qui l’ont perdue la confiance dans la signature de la France. C’est à cet effort, quant à nous, que nous allons nous consacrer. »