Cahuzac ou la chasse au lièvre

Chasser d'accord mais surtout ne pas sortir du cadre

Depuis que Médiapart a levé le lièvre, ça frétille du fusil, se tend du collet ou de la SPA pour s'occuper de l'animal.

Bon, que la morale publique demande des comptes qui ne soient pas déposés dans une banque suisse ou autres, rien de plus normal. Que le lièvre finisse en civet ou la royal, c'est dans l'ordre cynégétique.

Mais là où La Canaille tique plus que beaucoup c'est sur les anormalités qui ne sont pas dans le débat et qui jamais ne sont posées par ceux qui devraient les mettre sous les projecteurs.

C'est la question du terrain de chasse.

Que les ministres d'un gouvernement de droite menant une politique de droite au service du capital soit pris la main dans le sac de la spéculation, la dissimulation et la fraude est dans la normalité des choses.

Cette question par contre devrait-elle se poser pour des personnes se réclamant de "valeurs" dites de "gauche" ?

Personne qui ne s'interroge sur des relations antinomiques entre les faits reprochables et ces "valeurs" qui servent de références pour ce faire élire à ceux qui sont sous les feux de la rampe.

L'éventualité de compte en Suisse reste donc normalement envisageable pour ces drôles de sans culottes (du moins s'en disent-ils héritiers parfois exclusifs) qui agissent plus rapidement pour les propriétaires d'hippodromes que pour les locataires de HLM.

Que les mêmes puissent être simultanément dépositaires de compte numérotés et d'un courant de pensée qui eu Lafargue, Jaurès, Guesde (avant sénilité soldatesque) dans ses fondateurs ne pose pas question ? A eux à la limite ont s'en moquerait, mais à ceux qui les accueillent ou qui persistent à vouloir les convaincre à renouer avec des principes qui il y a bien longtemps ont servi à faire le compost qui fait pousser leur rosier ? Candeur ou complicité ? Dans les deux cas ils sont aussi disqualifiés.

Que les membres de ce gouvernement, la quasi-totalité de ses parlementaires ne connaissent de la du monde du travail (sans même parler de classe ouvrière) que la dame qui fait le ménage ou le jeune homme qui entretient la voiture puissent être considérée comme les représentants de ces 90% des actifs qui ne sont pas visible dans la représentation nationale, ne fait se lever ni fourches ni faux ni marteaux ?

L'article du canard enchainé de la semaine passée montrant le lien entre la promotion de l'ENA de Blumollet et la cour dont il s'entoure, président normale est éclairant à plus d'un titre. En tout cas cela démontre l'anormalité d'un régime présidentiel qui est à la République ce que Marne la Coquette est au cités HLM. 

Si le personnel politique se recrute toute direction confondue dans ces 0.5% de la société issue des grandes familles industrielles bancaires ou des bennes d'un tri sélectif opéré par les précédents pour s'amener du sang neuf pour continuer à ce que rien ne change, cela explique à la fois la coupure entre le personnel politique et la réalité sociologique économique du pays, l'abstention aux élections et le boulevard qui est ainsi ouvert au brun le plus fangeux.

Oui, redisons le, normal qu'un ministre socialiste ou pas ait à se justifier sur un compte à fraude fiscal à son nom.

Mais Cahuzac est-il le seul dans de tels conflits ? Que Moscovici sacrifie Aulnay pour que PSA dont le siège historique et familial est dans sa circonscription d'élection, les Peugeot qui doivent se bidonner des frasques d'un clown comme Depardieu qui joue remarquablement son rôle en amusant la galerie, c'est normal ?

Mais est-ce aussi normal, ce pas de deux avec l'UIMM  avec Ayrault en Loire Atlantique, après l'ouvertre officiel du bal avec les geant du BTP.

C'est cette conception putride de la politique où les népotismes et clientélismes touchent très largement le spectre politique qui fait le lit du f-haine.

La droite et le capital sont responsables de la crise, de ses conséquences. Ce pouvoir et ses valeurs sont non seulement responsables de sa persistance mais aussi des foyers de fermentations ultraréactionnaires que les nonréponses aux attentes et reniements des engagements suscitent.

Croire qu'autour de la question du mariage pour tous ils vont réussir à réaliser une union sacrée de façade est affligeant d'ignorance de la réalité qui éloigne de ces questions tant les désespérances sociales brident les capacités de porter des engagements progressistes. On ne transforme pas le monde quand o,n a leventre vide.

Quelques soit la façon dont il se construit si son horizon est calé sur le RSA, le SMIC et des pouvoirs d'achats en chute libre,  la crainte de se retrouver à la rue,  un couple ne sera jamais en capacité d'être de plein pieds dans les combats émancipateurs. Au mieux il se construira une tour d'ivoire. Son replis fera le jeu de ses ennemis mais qui en porte la responsabilité ?

Tant que des Cahuzac, des DSK et d'autres, des gens dont les noms apparaissent plus souvent dans la presse people que dans le combat pour la justice sociale, quand des ministres élus pour que le travail retrouve de la dignité donnent raison aux patrons jusqu'à valider des licenciements de salariés protégés

Tant qu' un ministre du budget d'un gouvernement qui fait de la traque des fraudeurs son crédo peut être sous le coup d'une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale, nous seront dans cette logique de dilution citoyenne qui est pain béni pour la droite et l'extrême droite, réjouit le patronat et plus globalement le capital qui en redemande.