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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Danger, équation !!! [(02/10)+ (12/10)]≠2012

Publié le 26 Septembre 2010 par canaille le rouge in Pour réfléchir ensemble

 

Ne pas confondre 2/10 et 12/10 d'avec vivement 2012.

 

20100923 2820

 

La Canaille qui ne prend pas de produits illicites a été saisi de stupéfaction quand il a croisé place D'enfert  Rochereau des militants du PS drapeau sur l'épaule afficher fièrement "je lutte de classe" sur leur T'shirt.

La présence diffuse mais réelle de ces militants du PS dans le cortège parisien du 23, dissipé l'étonnement devant ce spectacle, doit retenir l'attention.

Non pas pour leur en faire le reproche. En tant que militant, c'est leur droit le plus élémentaire d'y participer comme pour tout autre militant ou adhérent à un parti politique, ils sont partie prenante de ces 300 000 qui ont battu le pavé pour dire NON au texte présenté par le gouvernement, mais pour pointer ce que cette présence peut révéler :

Alors que ses choix de fond demeurent réaffirmés à chacun de ses congrès et journées d'études, oublié Maastricht puis le traité de l'UE dont les critères de convergences ratifiés conjointement par Chirac et Jospin parrain de Sarkozy et Villepin comme de DSK et Royale ou Aubry ?

Oublié le PS qui a laissé passer la forfaiture de Versailles (les décomptes des votes le montrent) ?

Que les militants socialistes puissent venir avec drapeaux et écharpes dans les cortèges revendicatifs témoignent de deux choses, lesquelles indiquent à quoi devrait travailler un courant révolutionnaire s'il n'était pas d'abord à reconstruire :

Le rejet de la politique actuelle est tel que même ceux qui sont responsables du désintérêt de la politique dans les quartiers populaires arrivent à faire oublier cette responsabilité. C'est le petit nuage du "TSS" : tout sauf Sarkozy, ce cirrostratus politicard qui arrive à faire regretter Chirac, celui qui arrive à faire de DSK un client crédible pour remplacer les affairistes en place ou déguise Villepin en Che Guevara de la porte d'Auteuil.

http://www.ombresetlumieres.com/wp-content/uploads/2007/09/chedom.jpg

La seconde, cette impatience légitime à botter les fesses de Fa# fait que de la CECA à la CES tous ceux qui sont responsables des reculs sociaux ou les ont accompagnés ne sont pas mis dans la même charrette pour rejoindre le compost qui fera croitre une autre organisation sociale.

Ce voile volontaire ou non devant les yeux fait que du NPA en passant par le FdG au PCF la course à la légitimité par les institutions est telle qu'ils participent à la valorisation  et au maintien de cette délégation de pouvoir, le lubrifiant de la domination bourgeoise. Ils continuent sans frein ni barrière à cohabiter dans leur microcosme. Le 23 portait aussi cela.

Et dès lors, ce n'est pas un hasard si 2012 et sa mécanique aliénante sont instillés dans le débat sur l'objectif des luttes.

A chaque monté des colères populaires, rendez-vous est donné pour ce jour unique de la citoyenneté limité (et ses cinq ans de droit à se taire et laisser faire) pour empêcher la volonté populaire de pouvoir dire en permanence ces choix. Dans le mouvement social, la forme moderne de cette pression a commencé en 1981 avec le mot d'ordre relayé par le PCF concernant ses quatre plantes vertes "laissez leur le temps d'arriver et de se mettre au travail". Suivit quand cela se gâtait du " vous ne nous (me) soutenez pas assez".

Aujourd'hui c'est "pragmatisme", "faire avec le rapport de forces réel", en se gardant bien d'agir pour le modifier.

Voila ce qui permet au PS de se balader dans les cortèges en disant "ce que vous faites aujourd'hui permet une (en fait "ma") victoire en 2012".

Quelle victoire? Comme à Athènes ?

http://cache.20minutes.fr/img/photos/afp/2008-12/2008-12-10/article_photo_1228889957039-5-0.jpg


Pour dire comme Jospin que l'État n'a pas vocation à changer l'économie ? Et donc de préserver l'état des choses existants ?

Pour dire que la crise demande d'être réaliste ou que nous sommes tenus par ces traités que le PS a soutenu ou laisser passé et ne remet pas en cause contre la souveraineté et les intérêts populaires ?  

 Pour gagner le droit de voir un DSK ou son clone appeler aujourd'hui à des sacrifices pour les rentes de demain qui feront les chômeurs d'après demain ?

Aucun des programmes d'ajustement structurel que le FMI a imposé n'a limité le nombre de morts de faim ou de misère, il en a étendu le champ à chaque contrat signé avec les bourgeoisies népotistes et affairistes aux pouvoirs. Tous ont renfloué les bénéfices des grands groupes et enrichi ces féodalités régionales qui ont, à coup de matraques quand ce n'est pas de rafales de AK47 voire de mitrailleuses lourdes, mis en œuvre ces programmes.

Donc la question n'est pas 2012 mais le rapport de forces au quotidien qui est à développer  pour dès maintenant faire reculer le capital, imposer des changements politiques qui garantissent ces reculs imposés au patronat sans en passer par les programmes édulcoré des gestionnaires loyaux du capital. Ce n'est pas avec des organisations qui font appel en permanence à une UE pilotée par le capital qu'on peut y parvenir.

Il est donc juste et indispensable de dire à ceux qui n'ont que le calendrier électoral à proposer comme perspectives aux luttes qu'au mieux il se trompent et les éclairer, que pour certains délibérément ils nous trompent et dès lors il est utile pour l'unité du mouvement de les isoler.

C. le R.

 

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