La BCE et Merkel tiennent les tenailles, le GUE lubrifie son articulation, le KKE lui, lutte.
Devant plusieurs milliers de personnes réunies sur la place Syntagma, le centre du pouvoir politique et économique grec, le leader conservateur a assuré que le scrutin constituait "un choix entre l'euro et le cauchemar d'un retour à la drachme".
"C'est la poursuite de la rigueur qui plongera la Grèce dans le chaos", répond M. Tsipras pour Syriza . La foule attend depuis longtemps, il est temps de rentrer dans le vif du sujet : "Non au mémorandum de la banqueroute, oui à l'euro et à un plan national de redressement de l'économie, qui va protéger le peuple contre une faillite !"
Voilà résumée la position du jeune chef de Syriza, qui lui vaut d'être au coude-à-coude avec la droite (aux alentours de 25 %) pour emporter dimanche la première place : rejet de la rigueur, maintien dans la zone euro.
Les communiste grecs sont l'objectif à éliminer pour les nazis, tête de turc de l'axe rose bleu "Pasok" et la droite appelée "Nouvelle Démocratie", et à réduire pour Syriza comme moyen de doubler ND. Ce qui éclaire le fond : affaiblir le KKE pour dépasser la droite (il y a une prime de 50 siège de députés à la formation qui arrive en tête ) et permettrait à Syriza de maintenir la Grèce sous le joug de la BCE et ses pairs puisque tel est le choix du GUE dont Syriza est la succursale athénienne (du moins si on en croit les déclarations des responsables du PGE par ailleurs dirigeant de ce victorieux FdG qui est bien placé pour donner des leçons de stratégie politique).
C'est à partir de ce piège qu'il faut regarder la position du KKE.
Son analyse pour radicale qu'elle soit est-elle fausse ?
Sa secrétaire générale dans le cadre de la campagne électorale vient de préciser l'orientation de son parti :
"Pour le KKE, les concepts de gauche et de droite ne correspondent plus à la réalité politique d'aujourd'hui alors que le qualificatif de « gauche » peut s'appliquer à des partis qui imposent des politiques économiques et sociales contre les intérêts des travailleurs ou conduisent des guerres impérialistes.
Un parti communiste n'est pas seulement un « parti de gauche » mais un parti qui se bat pour le renversement du capitalisme et la construction de la nouvelle société socialiste - communiste.
L'Histoire a montré que les luttes pour « corriger » le système capitaliste, pour atténuer ses effets les plus néfastes, n'ont - jamais et nulle part - conduit au renversement du capitalisme.
Elles ont, au contraire, contribué à son renforcement en créant des illusions parmi les travailleurs, en laissant croire que le capitalisme pouvait être humanisé.
Il en est ainsi, aujourd’hui, avec cette allégation que la Banque centrale européenne pourrait être transformée d'un outil du capitalisme en une organisation caritative accordant des prêts sans intérêts ou que l'Union européenne pourrait être transformée d'une institution qui sert le capital en une « union des peuples ".
La question posée de cette façon est-elle circonscrite à la Grèce ou n'est-elle pas aussi celle qui est au cœur de la débâcle du PCF sur au moins les 20 dernières années ?
A chaque peuple son issue à construire. Quelle conclusion ici en France et surtout à partir de ce bilan quelle leçon ne pas donner aux autres.
Ci dessus, ce n'est pas en Grèce mais en France
Le parti communiste grec pour mener son action réfléchit en terme de rapport des forces, et avance donc en précisant :
La ligne de lutte des classes du KKE est partagée par la confédération syndicale PAME qui regroupe huit fédérations de travailleurs de l'industrie, treize centrales régionales, des centaines de syndicats primaires et sectoriels, avec un total de 850.000 membres.
La ligne de lutte des classes est également celle d’autres organisations de masse où des membres du KKE militent et exercent des responsabilités : PASEVE (artisans et petits commerçants), PASY (petits agriculteurs), OGE (femmes) et MAS (étudiants).
Ces données rapportées à la population grecque (11 millions d'habitants) devrait inciter à plus de modestie certains qui ici oubliant l'effondrement de leurs forces organisées réagissent avec leur périssoire comme s'ils étaient à la tête de l'invincible armada dont ils suivent le chemin.
Si le PCF avait 600 000 adhérents et les diverses organisations syndicales et associatives 5 000 000 d'adhérents, les critiques des stratèges du café du commerce auraient plus de crédibilité.
"Cette réalité rend justice au KKE des qualificatifs malveillants qui lui ont été accolés par certains en France : « isolement », « sectarisme », « dogmatisme », etc.
Cette campagne de diffamation avait un but dont Le Monde diplomatique a très bien rendu compte : « L'objectif inavoué et l'espoir de tous les Grecs à gauche est de dissoudre le Parti communiste et de le refonder sur des nouvelles bases ».
Autrement dit, faire que le KKE devienne, comme nombre de partis communistes d’Europe, un « alibi communiste » de la social-démocratie dans la gestion du système capitaliste."
Par principe La Canaille est du côté de ceux qui font face à la réaction, au capital et à tous ses pièges, à ceux qui les placent et participe ainsi au combat ccontre les peuples.
En France aussi, et les premiers actes du nouveau gouvernement comme les réactiions de ceux qui se posent en partenaire conduit à poser la question, les concepts de gauche et droite correspondent-ils aux réalité d'aujord'hui ?
Un sans papier expulsé par Vals, un syndicaliste brimé par un maire socialiste ou dans une grande entreprise publique sont-ils capable de mesurer la chance pour la démocratie d'avoir une répresion de gauche ?
Et un smicard, en CDD à la SNCF ou à la poste qui va toucher 0.5€ de plus de l'heure au premier juillet mesure-t-il combien la "gauche" qui plafonne le salaire de son patron à 450 000 € doit être heureux et reconnaissant de vivre sous les cieux du socialisme rayonnant ?