Sans retouche aucune, il s'agit d'un communiqué officiel, mis en ligne par ceux qui sont au coeur de la question, qui tentent d'éclairer la lanterne des non professionnels et clients sur ce
qui conduit à ces dysfonctionnements.
Un de mes potes, ancien de l'aéro me disait brutalement : aujourd'hui, une pédale d'accélérateur qui casse, potentiellement c'est 4 ou 8 morts. avec des cars 40 ou 80 selon que les
véhicules soit seuls ou en télescopent un autre. Et dans une commande joystick d'avion et ses articulations informatico-mécaniques, où l'on pousse à "toyotiser" la construction conçue
comme un assemblage, combien ? crash seul : 400 ? collision : 800?
Et question annexe, regardez aussi la grève des contrôleur aériens en prenant cette dernière données (collision) en compte.
Merci à Burki qui aère ce texte aussi dur que réaliste.

Rappel de voitures : les limites d’une organisation du travail basée sur le toyotisme et le Lean Manufacturing
D’après la presse, le groupe PSA s’apprête à « rappeler » des voitures Peugeot 107 et Citroën C1 fabriquées dans l’usine TPCA (Toyota Peugeot Citroën
Automobiles) de Kolin en République Tchèque. Récemment, les rappels de voitures se sont multipliés et ont touché de très nombreux constructeurs automobiles : Toyota (6 millions de voitures
rappelées), Honda (700 000 voitures) Renault (400 000 Scénic et Kangoo), etc…
Ces rappels ne peuvent qu’inquiéter les salariés de ces entreprises car, aux yeux des consommateurs, ils jettent le doute sur la qualité des voitures qu’ils
produisent et sur l’image de marque des constructeurs.
Ces rappels sont également la preuve que la « qualité totale » prônée par les constructeurs n’est qu’un slogan commercial, dont les utilisateurs de véhicules mesurent les limites :
Au nom de l’augmentation de la productivité et du profit, la religion « toyotiste » qui touche les dirigeants de toutes les multinationales automobiles et industrielles, c’est l’engouement aveugle et total pour le « Lean Manufacturing », un anglicisme qui signifie « production maigre », c’est-à-dire avec le minimum de temps d’étude et de conception, le minimum de moyens, le minimum de personnel, le minimum de salaire (d’où les délocalisations dans les pays dits « low cost »).
Sans parler de la sous-traitance à outrance qui augmente la précarité de l’emploi et fait perdre aux constructeurs une partie de leur expérience et de leur savoir-faire interne.
Les
salariés de la filière automobile font les frais de ces politiques en matière de précarité d’emploi, de sous-effectif, de conditions de travail, de stress et de rémunération. On en mesure
maintenant les conséquences pour les consommateurs. Ce qui n’a pas empêché le gouvernement français de prôner la généralisation de ces méthodes au cours des Etats Généraux de l’automobile tenus
en janvier 2009 en débloquant des fonds publics à cet effet.
Faire fabriquer des modèles Peugeot et Citroën, avec les méthodes Toyota, dans une usine commune était présenté comme le « nec plus ultra ». La Direction PSA a présenté cette coopération avec Toyota à Kolin, comme un moyen de mieux s’approprier les méthodes de Lean.
Cette organisation du travail néfaste pour les salariés et les consommateurs se répand aujourd’hui dans l’industrie aéronautique, va-t-on attendre que des avions subissent des pannes en plein vol pour revoir ce mode d’organisation du travail ? Pour la CGT, la multiplication des rappels de véhicules des différentes marques ou les retards dans les programmes aéronautiques doivent être l’occasion pour les dirigeants et le gouvernement, de s’interroger sur les dogmes actuels afin de garantir aux clients des véhicules sans défaut et produits dans des conditions socialement acceptables.
Une autre organisation du travail et une remise en cause du tout pour l’actionnaire est possible :
Pour la CGT, cela passe par un travail qui donne les moyens aux salariés d’apporter leur savoir faire sur l’organisation de la conception à la production, de pouvoir travailler et vivre décemment… cela suppose aussi d’en finir avec la politique de rentabilité pour l’actionnaire, la chasse aux coûts et aux temps morts.
Montreuil, le 2 février 2010
