Ce texte du parti communiste du Benin est certainement ce qui a été produit de plus équilibré concernant les responsabilités internes et externes dans la crise ivoirienne.
Je l'ai trouvé chez l'ami Tourtaux et m'empresse de le livrer à votre reflexion.
Inutile de rappeler qui est Gbagbo mais beaucoup ignorent que Ouattara est un des directeur du FMI et La canaille pense que la réception de DSK par Fa# en novembre dernier n'était pas étrangère au dossier ivoirien
http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=3195
http://www.fischer02003.over-blog.com/article-parti-communiste-du-benin-63940681.html
À propos de l’évolution de la situation actuelle en Côte d’Ivoire
Parti Communiste du Bénin
Dans une première prise de position en date du 7 décembre 2010 sous le titre "A PROPOS DE LA SITUATION ACTUELLE EN COTE D’IVOIRE", le Parti
Communiste du Bénin déclarait :
« Dans le cas de la Côte-d’Ivoire 2010, les Français avaient fait leur choix avant le scrutin et c’était OUATTARA et ils ont mis et mettent tout
en œuvre pour qu’il triomphe et accède au palais présidentiel pour servir leurs intérêts. Toute la « communauté internationale » est mobilisée à cette fin et on a même inventé un concept
nouveau : la certification du résultat par l’ONUCI qui se place ainsi au-dessus des instances nationales, comme si la Côte-d’Ivoire était sous protectorat. Il est donc en tout cas inadmissible
pour tout patriote et démocrate cette ingérence des puissances étrangères en Côte-d’Ivoire qui piétine sa souveraineté, ingérence allant jusqu’à des menaces d’interventions armées.
Quant à GBAGBO, derrière ses discours et airs nationalistes, il a fini de tout brader aux multinationales françaises et autres, n’a plus rien à
offrir ; ses manières brutales, tyranniques et de corruption ont fini par lasser nombre de ses partisans de première heure et font de lui un agent usé et moins crédible pour les Français ; il
ne peut contenir la rébellion créée par ces mêmes Français et OUATTARA, et il faut que ce dernier prenne les rênes pour éteindre le feu de la guerre allumée par eux-mêmes et stabiliser le pays.
GBAGBO est lâché et doit partir. »
Depuis lors, l’évolution de la situation est grosse de dangers pour le peuple ivoirien et tous les peuples d’Afrique. Chaque camp s’accroche aux
résultats qui le proclament vainqueur. Le pays se retrouve avec deux Présidents.
Fort du soutien de la « communauté internationale », OUATTARA se veut le Président légitime et désigne le chef de guerre Guillaume SOR0 comme son
Premier Ministre. Pour tenter de briser son isolement dans l’Hôtel du Golf sous la haute protection des forces de l’ONUCI et des forces françaises, OUATTARA et SOR0 ont fait appel au
soulèvement populaire avec les forces armées des « Forces Nouvelles » pour prendre d’assaut la Radio Télévision et la Primature. Cet appel qu’il faut bien appeler une insurrection armée a
échoué. Il ne pouvait en être autrement, faute de préparation auparavant du peuple à assumer cette insurrection. Après cet échec, les menaces des puissances étrangères sur le camp GBAGBO se
font plus pressantes et prennent la forme de sanctions et d’ultimatum.
Mais devant le constat que les sanctions et autres menaces des puissances occidentales (France, Angleterre, Allemagne et Etats-Unis notamment) ne
semblent régler la question du pouvoir à leur profit, le camp OUATTARA-SOR0 franchit un seuil des plus dangereux en faisant appel ouvertement à l’intervention de forces étrangères pour
s’installer au pouvoir en Côte d’Ivoire. Faire appel à des troupes étrangères à venir agresser son propre pays afin d’accéder au pouvoir est indigne, inadmissible et doit être dénoncé et
combattu par tout patriote et démocrate. C’est une ingérence intolérable réprouvée par la morale internationale. A leur suite, comme si c’était convenu dans un partage des rôles, les puissances
occidentales poussent la CEDEAO à prendre la relève et décider le 24 décembre 2010 d’une intervention armée en Côte-d’Ivoire pour y déloger GBAGBO du pouvoir si ce dernier ne cédait aux
injonctions que doit lui porter une ultime mission de trois présidents (dont Boni YAYI) représentant la CEDEAO. Ainsi, les puissances occidentales qui ne peuvent intervenir directement
s’affairent dans les coulisses pour pousser leurs hommes au pouvoir en Afrique à aller commettre les forfaits qu’ils n’osent pas assumer publiquement. Comme des lâches, elles appellent leurs
compatriotes à quitter la Côte d’Ivoire avant d’y mettre le feu sans se soucier du sort des nombreux ressortissants des pays africains.
Mais quelle que soit sa provenance, une intervention étrangère en Côte-d’Ivoire qui n’a agressé aucun pays, est inadmissible. Les interventions
armées étrangères pour des "missions civilisatrices", "rétablir la démocratie" ou des "raisons humanitaires" ont fait trop de dégâts de par le monde et notamment en Afrique. On ne peut accepter
le renouvellement de tels crimes de droit international sous aucun prétexte. La question de la démocratie en Côte-d’Ivoire, comme dans tout pays, doit et ne peut être durablement réglée que par
les peuples de ces pays eux-mêmes.
L’histoire, même récente, a suffisamment montré que les puissances occidentales ne sont pas des philanthropes et que face à leurs intérêts vitaux
(énergie, marchés, etc.) elles ne reculent devant aucune forfaiture : manipulations, mensonges, assassinats, crimes de masses. Ainsi, de même que l’on sait aujourd’hui les mensonges pour
justifier l’invasion et la guerre par les USA en Irak, de même les raisons et la vérité sur ce qui se passe réellement en Côte-d’Ivoire seront un jour connues. Mais ces expériences donnent
suffisamment de leçons aux peuples pour dire NON à toute intervention étrangère, d’où qu’elle vienne, pour soi-disant régler des problèmes, en lieu et place d’un peuple.
C’est pourquoi, le Parti Communiste du Bénin reste convaincu que les solutions à la crise que traverse la société ivoirienne viendront avant tout
du peuple ivoirien lui-même. L’appel à l’intervention étrangère pour déloger un Président battu mais qui s’accroche au pouvoir ne serait que l’aboutissement des ingérences politiques et
militaires dont la Côte-d’Ivoire est victime, la transformant en protectorat. Il dénonce toute intervention armée étrangère en Côte d’Ivoire et exige le départ de toutes les forces étrangères
présentes sur le territoire ivoirien, qu’elles soient officielles (ONU-CI, Licorne, quarante et unième BIMA) ou officieuses (mercenaires).
Le PCB dit : Troupes étrangères hors de Côte d’Ivoire ! Vive la souveraineté du peuple ivoirien !