La mise sous les projecteurs judiciaires des deux côtés de l'atlantique du cimentier Lafarge apporte tout une serie d'éclairages sur les mailles mercantiles, fascistes, et violeuses du droit international serties dans l'ADN du Capital.
En ce moment où l'extrème droite en France sigmatise tout une partie de l'humanité au nom de l'idée aussi fausse qu'absurde qu'un chromosome "terroriste" lui serait génétiquement lié, il n'est pas sans saveur de relever cette déclaration :
« Il devient de plus en plus difficile d’opérer sans être amené à négocier directement ou indirectement avec ces réseaux classés terroristes par les organisations internationales et les États-Unis »,
Ce propos est tenu par celui qui à l'époque était le directeur sécurité du groupe Lafarge, Jean-Claude Veillard, un ancien des commandos de marine. Ce monsieur fut aussi candidat à des élections municipales à Paris pour le Front national (aujourd’hui RN).
L'occasion de rappeler qu'il ne s'agit pas d'un faux pas localisé mais bien d'une continuité historique du capital de s'affranchir de toute morale.
De la colonisation génocidaires des Amériques et l'Afrique aux installations des usines de grands trusts internationnaux à dominante US aux portes des KZ nazis pour bénéficier de la main d'oeuvre gratuite alimentée par les trains de la mort et répartie par les SS, les marchés juteux passés par les grands groupes français avec le Reich, en passant par les pratiques de Michelin en Indochine (30% de mortalité dans les plantations d'hévéa et ces milliers de torturés et massacrés pour maintenir le pouvoir et les profits du manufacturier), les dossiers Total en Birmanie et aujourd'hui en Ouganda, tout montre que les liens capital-terrorisme d'état ou privé et crimes de guerre et ou génocides ne sont pas des nouveautés ni des comportements marginaux.
Concernant Lafarge, les enquête de police tant aux USA qu'en France conduisent à ce constat produit par lesenqueteurs US.
« La guerre requiert de l’argent, et Lafarge a payé des terroristes, alimentant le feu pour protéger ses propres profits. »(sic)
« Lafarge a été motivée par l’avidité et son intérêt personnel lorsqu’elle a fermé les yeux sur les horreurs du terrorisme et a sciemment conspiré pour financer ces organisations terroristes. Les entreprises ne sont pas différentes des individus ; si vous financez le terrorisme, vous ferez face aux conséquences. Le résultat d’aujourd’hui devrait servir d’exemple aux autres »
a déclaré le directeur adjoint du FBI en présentant les résultat de l'enquête US.
Concernant l’enquête française, plusieurs procès-verbaux de réunions internes à l’entreprise, obtenus par les enquêteurs, montrent, eux, très clairement qu’à compter du mois de septembre 2013 au moins, plusieurs dirigeants du groupe avaient conscience que l’exploitation de l’usine syrienne ne pouvait se faire sans négociation avec des groupes terroristes.
La justice française estime qu’entre 2011 et 2015 les montants susceptibles d’avoir été versés par Lafarge à des groupes terroristes, dont l’État islamique, avoisinent les 13 millions d’euros – somme que des anciens responsables de Lafarge contestent.
Le groupe Lafarge est mis en examen depuis mai dernier pour « complicité de crimes contre l’humanité », « financement du terrorisme », « mise en danger délibérée de la vie d’autrui » et « violation d’un embargo ». Usant de toutes les possibilité procédurales pour éviter en France un procès qui sera retentissant, Lafarge a formé un nouveau pourvoi en cassation contre ces poursuites.
Au moment où les droites rassemblées usant de registres convergents s'en prennent à idéologiquement géolocaliser les bases arrières d'un terrorisme ramené à l'immigration voir au grand jour les pratiques d'un fleuron de l'histoire industriel française.
Lafarge longtemps quasi monopole des cimenteries en France et maintenant 1er producteur mondial après son rachat fusion avec un groupe Suisse lui a permi de se distancier des juges parisiens et lui a permis changer de régime fiscal pour le plus grand bonheur de ses actionnaires.
Au moment ou Le MEDEF (dont Lafarge est adhérent influent) et la pensée dominante culpabilisent les foyers de notre pays ne faisant pas de patriotisme consummeriste, ce moment judiciaire est plus qu'éclairant.