Le talon de fer ne connait
que la répression et la prison
Face à la colère de toute une jeunesse, vite, réprimer et faire massivement peur.
Les exemples qui suivent sont tirés des articles de France Info.
Plus de 3 600 personnes placées en garde à vue, de très nombreuses comparutions immédiates.
Notons de suite pour ceux qui nient le caractère massif de cette colère que le nombre de personnes déférées devant les tribunaux est complètement inédit et peut être assimilé à une stratégie de rafle. Cela démontre à la fois la grande peur des nantis et les choix de quadriller judiciairement l'espace social pour tenter de contenir les colères.
Beaucoup de peines de prison ferme pour des prévenus au casier judiciaire vierge. Ce n'est pas l'usage.
Des avocats, des juristes s'en émeuvent mais ce gouvernement entassant ses propres mis en examens, ses déférés devant la CJR étant convaincus de délit bien plus grave que le vol d'une paire de chaussure de sport donne des consignes pour faire tourner la faux répressive.
S'il fallait une illustration de la réalité d'une justice de classe, elle est là, sous nos yeux.
Vieille pratique de la bourgeoisie versaillaise, la jubilation des héritiers de Thiers et Mac Mahon, les petits enfants de Pétain au pouvoir disposent de juge et procureur qui renouent avec la grande masse de leurs anciens en poste de 40 à 44 et jamais épurés.
Au premier jour des comparutions à Marseille, la procureure a souvent requis de la prison ferme, y compris à l'encontre d'un homme de 28 ans, arrêté par la police avec... une canette de Red Bull. Dix mois de prison ferme pour le vol de cette canette, mandat de dépot, aménagement de peine refusé.
Après 48 heures de détention provisoire, une jeune fille tout juste majeure a été jugée, lundi 3 juillet au tribunal judiciaire de Strasbourg (Bas-Rhin), dans le cadre des comparutions immédiates. six mois de prison ferme, avec mandat de dépôt, le temps que le juge des libertés et de la détention statue sur son cas et lui octroie un aménagement de peine avec bracelet électronique. "Elle aura passé plusieurs jours en prison", relève son avocat qui souligne "l'extrême sévérité du jugement". A l'exception d'une seule personne, les huit prévenus jugés par ce tribunal en comparution immédiate ce jour-là ont tous subi le même sort : une condamnation à de la prison ferme, assortie d'un maintien derrière les barreaux.
Parfois dans la précipitation de cette grande peur des nantis, la justice ne s'encombre pas de faire respecter le droit : un prévenu de 18 ans, qui est entré dans une boutique Orange, qui venait d'être pillée et "où il n'y avait plus rien à voler". L'homme est ressorti les mains vides. Il a tout de même été condamné à six mois de prison ferme (aménagée avec bracelet électronique).
La juge au mépris du droit a estimé que l'infraction était constituée alors que, pour qu'il y ait tentative de vol et soustraction du bien d'autrui, il faut qu'il y ait un bien.
A semer leur vent répressif, il vont réussir à récolter une tempête insurrectionnelle.
Ceux qui se caleront sur justice et ordre.
une version inhabituelle en prise avec le monde réel de 2023
On ne voit plus par les chemins,
Que des vieillards tristes en larmes,
Des veuves et des orphelins.
Paris suinte la misère,
La mode est aux conseils de guerre,
Et les pavés sont tous sanglants.
Oui mais!
Ça branle dans le manche,
Les mauvais jours finiront.
Et gare! à la revanche,
Quand tous les pauvres s'y mettront.
Quand tous les pauvres s'y mettront.
Les journaux de l'ex-préfecture,
Les flibustiers, les gens tarés,
Les parvenus par l'aventure,
Les complaisants, les décorés
Gens de Bourse et de coin de rues,
Amants de filles au rebut,
Grouillent comme un tas de verrues,
Oui mais!
Ça branle dans le manche,
Les mauvais jours finiront.
Et gare! à la revanche,
Quand tous les pauvres s'y mettront.
Quand tous les pauvres s'y mettront.
On traque, on enchaîne, on fusille
Tout ceux qu'on ramasse au hasard.
La mère à côté de sa fille,
L'enfant dans les bras du vieillard.
Les châtiments du drapeau rouge
Sont remplacés par la terreur
De tous les chenapans de bouges,
Valets de rois et d'empereurs.
Ça branle dans le manche,
Les mauvais jours finiront.
Et gare! à la revanche,
Quand tous les pauvres s'y mettront.
Quand tous les pauvres s'y mettront.
Nous voilà rendus aux jésuites
Aux Mac-Mahon, aux Dupanloup.
Il va pleuvoir des eaux bénites,
Les troncs vont faire un argent fou.
Dès demain, en réjouissance
Et Saint Eustache et l'Opéra
Vont se refaire concurrence,
Et le bagne se peuplera.
Oui mais!
Ça branle dans le manche,
Et gare! à la revanche,
Quand tous les pauvres s'y mettront.
Quand tous les pauvres s'y mettront.
Demain les manons, les lorettes
Et les dames des beaux faubourgs
Porteront sur leurs collerettes
Des chassepots et des tambours
On mettra tout au tricolore,
Les plats du jour et les rubans,
Pendant que le héros Pandore
Fera fusiller nos enfants.
Oui mais!
Ça branle dans le manche,
Les mauvais jours finiront.
Et gare! à la revanche,
Quand tous les pauvres s'y mettront.
Demain les gens de la police
Refleuriront sur le trottoir,
Fiers de leurs états de service,
Et le pistolet en sautoir.
Sans pain, sans travail et sans armes,
Nous allons être gouvernés
Par des mouchards et des gendarmes,
Des sabre-peuple et des curés.
Oui mais!
Ça branle dans le manche,
Les mauvais jours finiront.
Et gare! à la revanche,
Quand tous les pauvres s'y mettront.
Quand tous les pauvres s'y mettront.
Le peuple au collier de misère
Sera-t-il donc toujours rivé?
Jusque à quand les gens de guerre
Tiendront-ils le haut du pavé?
Jusque à quand la Sainte Clique
Nous croira-t-elle un vil bétail?
À quand enfin la République
De la Justice et du Travail?