Antisémitisme, actualité des causes l’alimentant et ses racines en France.

Bien identifier les causes

pour combattre les effets

et éliminer ces causes

est le premier devoir de tout démocrate.

La volonté d’une lutte indispensable et constante, sans concession contre l’antisémitisme est paralysée par la volonté politique de la fondre avec un soutien impossible à l’état israélien et les pratiques criminelles de son gouvernement.

Ce samedi 18 novembre tombe une dépêche reprise par le Télégramme de Brest (pas par France Info) :

"08h16 Important

Les soldats israéliens, qui mènent, pour le 4e jour consécutif, un raid sur l'hôpital al-Chifa de Gaza, ont ordonné, via haut-parleur, son évacuation "sous une heure". Actuellement, selon l'Onu, 2 300 patients, soignants et déplacés se trouvent dans cet établissement et l'inquiétude internationale va grandissante pour leur sort. Israël, lui, assure que le Hamas s'en sert comme base militaire.".

Mesure-t-on ce que cela veut dire de barbarie quand on apprend peu de temps avant, annoncé par le directeur de cet hôpital, que faute d’électricité, 24 personnes y sont mortes ?.

Témoignage d’une chirurgienne recueilli la par France Info :

"« Il y a trois jours, j’ai quitté l’hôpital al-Chifa à pied avec des collègues. Après quelques instants, nous sommes tombés sur des chars israéliens et avons levé les mains en l’air. Les soldats riaient en nous mettant en joue mais, heureusement, nous sommes passés. Ce n’est pas le cas de ceux qui ont tenté leur chance par la suite. Ils sont tous morts », raconte, dans un anglais parfait, Sarah Al-Saqqa, 33 ans, chirurgienne dans le plus grand hôpital de l’enclave palestinienne...

...  Il reste encore une centaine de docteurs à al-Chifa et au moins 10 000 réfugiés, reprend Sarah Al-Saqqa. Avant mon départ, l’unité de soins intensifs a été bombardée. Il n’y a plus d’eau, de nourriture, d’électricité. Plusieurs bébés prématurés sont morts. La situation est horrible, l’hôpital s’est transformé en morgue ».

Sur les réseaux sociaux, la jeune femme, tout juste diplômée, poste des photos de soignants mêlés aux civils en train de creuser des fosses communes. « Ma collègue, restée sur place, m’a dit qu’ils étaient complètement assiégés et que personne ne pouvait quitter le bâtiment. Plusieurs personnes ont été abattues devant l’hôpital. Il y a des corps à l’intérieur ».

Toujours ce 18 novembre,

Une frappe aérienne sur un hôpital fait 26 morts. La frappe aérienne a eu lieu dans le quartier de Hamad. Le directeur de l'hôpital Nasser de Khan Younès, dans le centre de la bande de Gaza, a annoncé, samedi, que 26 personnes avaient été tuées dans une frappe contre trois immeubles résidentiels de la ville. Cette frappe a également fait 23 blessés graves, a-t-il précisé à l'A.F.P.

Rappelons que nous parlons de l’intérieur d’un hôpital, pas d’une caserne. Peut-on accepter cela ?

Comment est-il possible de trouver la moindre justification à cela ? Existerait-il un droit à la barbarie à géométrie variable ? Considérations et justifications différenciées selon qui est le barbare ? Défini par qui ?

Des pratiques relevant du crime de guerre sont en cours à Gaza et Jenine. Rappelons qu’ici en France il y a 80 ans l’armée d’occupation avait justifié Tulle, Oradour ou Maillé parce que la Résistance d’alors "agissait dans la région".

Cette situation marque en profondeur le débat politique dans notre pays. Elle réveille de vieux monstres qui tente de renouer des alliances fétides.

Grâce principalement à la révolution française, la France n’est pas un pays antisémite mais l’antisémitisme y est historiquement présent. Il a des racines profondes au point de sanctifier un roi pogromiste en France et massacreur au moyen orient toujours vénéré dans les manuels scolaires d’histoire, même ceux de la république : Louis IX dit "st Louis". Ses aventures, pratiques et crimes ont été encouragées et entretenues par les appareils religieux séculiers, stigmatisant les juifs dans toutes leurs publications définis comme déicides vite rejoints par les musulmans au nom de la libération du tombeau du Christ à Jérusalem.

L’école de Jules ferry et ses programmes trouveront dans les croisades, première grande aventure coloniale des temps modernes, légitimité à poursuivre exterminations asservissements et ratonnades au nom d’un héritage civilisateur.

Poursuivant le combat antisémite mené mais perdu par l’armée, l’appareil judiciaire et l’église lors de l’affaire Dreyfus, la suspension par Pétain des décrets Crémieux de 1870 retirant ainsi aux juifs d’Algérie la nationalité française rétablis sur la base d’un antisémitisme virulent la passerelle raciste entre les pratiques d’états. La source principale du débat en France se trouve là.

Les pratiques terroristes contemporaines de l’état israéliens et celles qui le sont tout autant par un Hamas s’accordant ensemble à interdire toute issue politique alimente par transpiration l’antisémitisme et son pendant le racisme anti-arabe en France. Sur fond de crise sociale et sociétale, elles installent et font proliférer les foyers d’infection.

Lien avec notre propre histoire, comment ne pas noter que les signes visibles et insupportables d’un antisémitisme décomplexé contemporain apparaissent de façon quasi systématique et s’incrustent dans des endroits où l’extrême droite (FN puis RN, fac de droit) est forte au sein d’une droite militante historiquement implantée ?

Ils bénéficient de supports économiques patronaux puissant en particulier avec les patrons des grands groupes de presse qui travaillent à la banalisation et alimentent les tensions.

Il existe dans notre pays des espaces géographiques et sociaux où historiquement n’ont pas été et ne sont pas concrètement combattus et judiciairement condamnées  les pratiques issues de l’Action française "statutairement" antisémite et antirépublicaine, AF qui de Maurras à Céline assurant des ancrages néonazis jusqu’aux aux pratiques terroristes des groupement fascistes contemporains font le lien entre ces anciennes et actuelles pratiques?

Bien identifier les causes pour combattre les effets et éliminer ces causes est le premier devoir de tout démocrate. Refuser de les affronter de face voire se compromettre à pactiser avec part d’entre elles condamne à de terribles conséquences.