Le débat fait rage. La Canaille comme beaucoup cherche à se construire sa république sans être obliger d'accrocher son wagon à tel ou tel convoi, et sur la question du nucléaire moins encore qu'avant quand la maitrise publique portaient d'autres garanties que l'épaisseur du matelas de Proglio, Canaille le Rouge est près à s'engager sans d'abord comprendre.
Sur la question du pour ou contre la technologie en oeuvre, il faudra bien sur y revenir et à un moment faire connaitre un choix. être citoyen, c'est d'abord cela.
Par contre reste une hypocrisie majeure qui occulte la question du choix technologique. C'est celui là :
EDF, privatisée, qui gave ses actionnaires et exploite ses salariés et ceux de la sous traitance à la mesure de ce que lui permet le rapport des forces, annonce un coût de 8.5 milliards pour l'opération.
Somme plus que conséquente. c'est certain.
Mais par rapport à quoi ?
Au budget de la culture ? c'est sûr. Mais qui répartit les crédits du budget de l'état qui privatise ou pas et avec quelle clé et quelle base de recette et ventilation des dépenses ?
Et là : y a pu d'sous ?
Quel budget public pour la maintenance de l'arme nucléaire ? (cela pourrait être une entrée pour un débat sur l'indépendance énergétique). La Canaille note la discrétion d'EELV, de Cohn Bendit, sur le budget militaire. Par contre le chef d'état major en goguette d'une formation qu'il tance depuis son bureau parlementaire, apporte tantôt un son soutien tantôt une neutralité bie,nveillante aux opérations armées extérieures en Libye, Syrie, bientôt Mali, Somalie ou autres).
Un débat bugétaire pourrait (avec beaucoup d'effort tant les dés sont pipés), devrait animer des choix d'orientation pour le pays. Ce qu'il faut faire, surtout ne pas faire, ce qui peut attendre, ce qu'on peut faire autrement.
Mais aussi pour le débat en s'expliquant à partir de ceci qui a fait les choux gras de la presse :
"Avant Cécile Duflot, le député européen écologiste Daniel Cohen-Bendit avait lui-aussi manié l'argument budgétaire pour estimer dans le Parisien: "Il faut arrêter maintenant!" "Il faut dire la vérité aux Français: nous n'en avons plus les moyens".
Et là : y a pu d'sous ?
Et là, stop.
Plus les moyens ? Pas qu' une question de fond mais aussi de forme ou celle-ci rejoint le fond de commerce de la pensée de la majorité parlementaire et au delà.
Plus les moyens veut dire que des gens se parfumant de valeurs dites de gauche professent que ces 8.5 milliards d'euro sur X années rapporté à la ventilation des dividendes du CAC 40 sur un exercice (38 milliards d'euro) n'ont pas d'autres choix que de rester inscrits dans la fatalités d'une gestion privatisée et leurs critères, que les 38 milliards sont un domaine intouchable?
En mesurant de plus que ces 8.5 milliards ne font qu'environ 20% de ces 38milliards.
Et là : y a pas d'sous ?
Quand on sait que les titulaires de cette rente se recrutent justement parmi ceux qui singulièrement en plus vont bénéficier en recette de ces 8.5 milliards et sont un obstacle à la réalisation de quelque investissement industriel que ce soit (et pas forcément celui qui introduit ce débat) parce que trop cher ? Transport, santé, éducation, logement Et là aussi. Y a pas d'sous ?
La hargne de Copé ce lundi appelant le premier ministre à reprendre en main celui de l'Éducation Nationale parce que celui-ci aurait émis l'idée que les enseignants étaient mal payé (ce qui pourtant n'est pas un scoop), mais applaudissant aux 30+ 20 milliards donnés sans contrepartie au patronat.
Voila la clé du débat: de l'argent il y en a et il faut avoir le courage d'aller le chercher là où il est pour l'utiliser socialement là où il doit l'être et ensuite les autres débats sans être réglés seront singulièrement facilité.
Donc la question n'est pas une question de coût mais devient celui débat sur des choix technologiques et environnementaux, des risques et garanties de sécurité, de moyens possibles ou non de limiter les premiers et développer les secondes. Est-ce techniquement possible et pour quelle efficacité et sécurité en retour?
Soit ceux qui ne portent comme argument que celui du coût fuient ce débat là. Ils sont des faux cul péteux qui se cachent derrière lui pour ne pas porter leurs idées de peur d'être battus.
Soit ils sont tellement chantre du libéralisme contre la maîtrise publiques des outils industriels qu'ils se couchent dans l'ornière de la rentabilité capitaliste pour mieux permettre le démantèlement engagé par la privatisation d'EDF pour être au diapason de leur maîtres à penser l'économie.
Peut-être sontils la naturelle progéniture des deux.
Parce qu'enfin, ou ils ont des arguments techniques, sociétaux, anthropologiques à opposer (certains en ont) et alors c'est sur ce terrain là qu'ils doivent s'exprimer ou ils n'ont que la logique de la ligne de compte et ils reconnaissent alors s'inscrire dans les schémas du système et dès lors sont complices de ceux qu'ils prétendent combattre.
Mais peut-être que passer l'hiver au chaud dans un ministère ou pantoufler depuis des années dans les parlements autrefois honnies alimente des paresses qui pour intellectuelles qu'elles soient semblent aussi révélatrices que bigrement alimentaires.