A partir du dernier d'Ipsos que l'IFOP la SOFRES ou les autres confirment, corrigés des variations idéologiques de leur commanditaire qui pour faire dire autre chose aux sondages ne changeront pas, il y a ce qu'on veut nous injecter dans les esgourdes et le réel qui les placent comme une poule devant un couteau :
"C’est l’une des particularités de l’instantané donné par ce sondage : cinq candidats, pas moins, sont crédités de scores qui excèdent 10%. Si cela devait être confirmé dans les urnes le 22avril, ce serait une configuration politique inédite sous la Ve République. Et un paradoxe dans une élection plutôt marquée par une importante bipolarisation et où les deux favoris n’ont jamais semblé menacés depuis le début de la campagne.
Autre leçon de cette étude, le rapport de force gauche-droite ne bouge guère et demeure très favorable à la gauche. Elle recueille, en cumulé, 46% des intentions de vote, en hausse de 0,5 point en une semaine, contre 43,5% pour la droite. Ce total de 46% est proche de celui observé en 1974 (46%), en 1981 (46,8%) et inférieur à celui de 1988 (49%). Il est, en revanche, nettement supérieur à ceux de 1995 (40,5%), de 2002 (43%) et surtout de 2007 (36%)."
Premier enseignement, le peuple français rejette le bipartisme anglo-saxon du type - "je gère dur" puis "tu gères mou" chacun mon tour- qu'on tente depuis des années de lui imposer. Le binôme conservateur travailliste ou SPD-CSU ou encore ânes contre éléphants ne prend pas dans un pays où le citoyen n'aime pas être pris pour un âne et où les méthodes d'éléphant dans un magasin de porcelaine de la camarilla au pouvoir arrive en bout de course. En creux c'est la démonstration que les issues proposées dans le moule du conformisme libéral ne sont pas acceptées. Bonne nouvelle ; c'est à la foi une possible condamnation du libéralisme et de sa roue de secours.
Pour autant cela souligne aussi la persistance en France des idées de la droite extrême glissante sans retenues vers les souvenirs et programme pétainiste mais aussi et surtout combien la droite dite classique est magnétisé par "le bon du temps du maréchal".
Ce raisonnement vaut aussi pour des raisons inverses pour le plateau antagonique du trébuchet politique. Il révèle la profondeur de l'ancrage des valeurs progressistes et leur caractère de classe puisque regroupant toutes les composantes du NON de gauche de 2005 et se mettant en mouvement à partir d'un refus grandissant de payer la note de la gestion capitaliste.
Que tous les candidats à la couronne de miss St Honoré situés à gauche du PS progressent démontre combien la stratégie liquidatrice de ceux qui dans le PCF ont viré le monde du travail et de la création pour y installer un cénacle d'une élite "mandatés p'tits fours", outre d'avoir fabriqué du Hue et du Gayssot and C° a été criminelle pour le monde du travail et de la création. Regardez comment tout ceux qui ont fait la course aux portefeuilles se sont quasiment tous retrouvés dans les allées du PS à leur tenir les éventails.
C'est aussi un coup de projecteur violent sur le caractère antidémocratique de l'élection présidentielle. La mécanique institutionnelle, en lissant vers le compromis le moins acéré et donc le plus consensuel autour d'un homme rendu providentiel et non autour du choix démocratique permanent parmi des propositions portées par le débat d'un peuple souverain, entretient les conditions du maintient du système à partir d'un creuset idéologique où tout est fondu pour ne pas avoir à entendre chaque singularité qui participe à la construction démocratique.
Maintenant que le peuple se rend compte qu'il n'est pas là que pour porter les palanquins, qu'il s'occupe de les détruire en en gardant un ou deux pour le musée de l'Histoire. Le conseil constitutionnel y pourvoira. Qu'il prenne vite dans la dynamique qui se créée ses affaires en mains. Et là ce n'est ni dans les préaux d'écoles ni dans les salles du conseil des mairies un dimanche de printemps mais d'abord sur les lieux de travail et de création, les lieux de vie sociale que cela se joue réellement ; les bureaux de vote n'étant là que pour enregistrer dans les textes et désigner sous contrôle ceux qui auront mandat de réaliser ce que la vie aura imposée ou exigée. C'est cela la démocratie pas la convocation a échéance plus ou moins décidée hors débats pour élire un roitelet qui gère dans l'intérêt de ses barons.
Relisez le message de Raymond Aubrac. Pour porter sa mémoire et y être fidèle, ce sera encore mieux que toutes les rues qu'on aura raison d'inaugurer à son nom.