l'échec volontaire pour éviter le peuple

Ce papier a été écrit avant le numéro de ce jour du petit journal de C+. Même s'il ne s'agit que d'une ébauche qui mériterait d'être affinée, La Canaille le met en ligne sans en changer une virgule.

Au risque de prendre plein de monde à contre pieds. Osons la question qui fâche :

Le PS aurait-il décidé de ne pas gagner et dès lors se mettrait en ordre de marche pour parvenir à cela ?

Et si devant la contradiction entre les attentes du peuple qu'officiellement il sollicite et ses limites à prendre des mesures réelles pour y répondre il avait fait le choix de renouveler l'opération 2002 ?

De façon plus intelligente, programmée faisant le pari que la crise politique qui suivrait de toute façon laisserait la sale besogne à la droite et qu'il pourrait ensuite être le recours du moins pire pour voler au secours…du capital.

Galéjade ? Strabisme bi divergent ? Excès de vapeurs ou fumées de produits défendus ?

Incroyable, impossible, incohérent ?

Et pourquoi pas ?

Regardez bien comment le PS travaille sa campagne. Il est entrain de bander l'arbalète à se ficher un carreau dans le pied, avec application et détermination.

Si on regarde la mécanique en place :

Plus la crise s'aggrave et exige que des choix structurels soient faits par les peuples pour permettre d'en sortir, plus le parti qui a gardé le terme de socialiste dans son sigle pour mieux en renier l'idée (l'oxymore est la règle : il  y a populaire dans UMP, communiste dans PCF, Front dans FdG et national dans "fn"), n'en appelle pas à l'intervention de celui qu'il annonce représenter, lui propose un programme nappé à la gelée d'ipéca, et fait tout pour être battu.

D'abord en se faisant harakiri au Sofitel à New York.

Ensuite en se brouillant avec ses nouveaux partenaires privilégiés en magouillant sur les textes communs.

Alors que le PS s'inscrit dans la dimension monarchique de la fonction présidentielle, il se choisi un candidat qui a le charisme d'une cucurbitacée marinée dans du fenouil à la crème.

Son programme annoncé biaise en permanence avec les exigences sociales qui le porteraient à la victoire s'il annonçait la couleur : retraite à 60 ans, hausse des salaires etc. Engagé et volontairement engoncé dans le soutien à l'UE il ne peut y répondre favorablement et s'il gagne et ne le fait pas, le retour de manivelle sera pour lui plus que douloureux.

Pour enfoncer l'épine qui entrave la marche, il envoi maintenant ses premiers couteaux disséquer l'appareil en mettant sur la place publique les cadavres faisandés des placards. Et si des fois on n'avait pas compris ils annoncent se trainer les uns les autres devant les tribunaux.

Plus la droite est rattrapée par des scandales qui devraient la disqualifier plus le PS sort les siens pour faire comme si son but était de renouveler le coup du 22 avril pour avoir un duel UMP "fn" pour ne pas avoir à assumer ses responsabilités et, au nom d'un rejet attendu du "fn", sous entendre que Sarko bis serait moins pire. Il participe ainsi qu'il le veuille ou pas à la campagne du "tous pourris " qui fait monter le "fn" sans qu'il ait besoin de faire campagne, cela permet à celui-ci de concentrer ses coup sur celui qui veut coloniser son électorat

Pourquoi cela ?

Coincé dans ses contradictions de gestionnaire loyal du capital il ne peut prendre de mesure contre celui-ci alors que ses penseurs qui ne sont pas idiots savent qu'il n'y a d'issue que dans des mesures qui les condamnent (le Capital et ceux qui gèrent dans son intérêt) si ce n'est à disparaître du moins à tenir durablement un second rôle. Les solutions efficaces résident toutes dans des choix qu'il s'évertue à empêcher ou limiter depuis maintenant bientôt un siècle.

Si il s'agit de mettre en œuvre la politique du capital, celui-ci à d'autres outils et autant le laisser s'en servir pour préserver un recours social démocrate quand l'explosion sociale qui ne manquera pas de se produire arrivera.

Si le repoussoir "fn" peut fonctionner avec un autre, pas la peine de se griller les ailes ou user les pattes. C'est l'impression de plus en plus avérée que donne cette campagne.

C'est la démonstration de la dangerosité d'une élection où les enjeux de fond pour choisir sont masqués par une sélection pour la finale olympique d'un 110m haies ou un des favoris décide de chuter pour se réserver pour le 400m ou les JO suivant.

Mais y aura-t-il d'autres JO ?

C'est toute la question.

Malgré ses faiblesses, ce texte est-il si éloigné de l'image que donne le PS à cinq mois de la compétition qu'il a décidé de considérer comme majeure ? Est-il si éloigné de la réalité d'un affrontement hors sol des politiques (tous) déconnectés de la réalité des quartiers et entreprises ?