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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Petit conte pour le début d'année fiscale prémisse à des pré-comptes en cours.(♫ ♫)

Publié le 24 Janvier 2013 par canaille le rouge in Pour réfléchir ensemble

 http://www.lepoint.fr/images/2012/08/23/660555-jpg_453715.jpg

     C'est la marie-Joseph à Nanard  Êtes-vous fier devotre cadeau ? C'est chacun de vous qui le lui a offert

 

 


 

 

Mis en attente pour une publication en fin de semaine, Canaille le Rouge à la lecture des dépêches se ravise et met en ligne.

Imaginez amis et camarades que le conte perde  son "n" pour gagner "mp" et "s", pour qu'ils viennent à devoir être soldés...perdu le plaisir authentique de lire le texte qui suit.

Et comme la brigade financière poursuit ses investigation parmi la bande à nananrd (lui compris), avant qu'ils ne finissent les perquisitions en cours, en attendants les comptes, commençons par le contre. 

Piqué dans l'Huma qui n'est maintenant jamais meilleurs que quand il confie les clés à des extérieurs au journal, un conte (compte) mis en forme par Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon, ou pourquoi dès lors tenter d'écrire sur ce sujet quand d'autres le fond avec tellement plus de talent ?

 

 

Pour son Noël 2012, Bernard Tapie s’est offert la Provence, quotidien du midi. Tel le Phénix qui renaît de ses cendres, le nouveau patron de presse reprend pied à Marseille, dans l’objectif supposé d’une candidature, en 2014, au poste de maire de la deuxième ville de France. Il y fut le roi du football, il pourrait bien être prince de la Canebière.

C’est donc tout naturellement que Bernard Tapie a demandé à la municipalité de Marseille une place dans le Vieux-Port pour y amarrer son yacht. Celui-ci, délicieusement rebaptisé Reborn, c’est-à-dire renaissance en anglais, mesure 70 mètres de long et occupe le 97e rang du palmarès mondial des yachts de luxe. C’est certainement pour gagner quelques places dans ce classement que Bernard Tapie l’a fait rallonger de 5 mètres. Acheté 60 millions d’euros, en 2010, ce palace des mers a été entièrement rénové avec une piste d’hélicoptère, une piscine à contre-courant, un jardin tropical et huit cabines. Il peut être loué, avec ses 25 membres d’équipage, 600000 euros la semaine. Il peut accueillir 12 hôtes.

Bernard Tapie a pu acquérir ce magnifique bateau grâce à la générosité involontaire des contribuables. 220 millions d’euros (nets d’impôt) lui ont été offerts par un tribunal arbitral, donc hors du cadre juridique stricto sensu, en 2008. Ce joli chèque lui a été remis en dédommagement des pertes subies en février 1993 à l’occasion de la vente de l’entreprise Adidas par le Crédit lyonnais. Un pactole qui a contribué à ce renouveau du personnage pour lequel il n’y a pas de petits profits. Le Reborn navigue en effet sous pavillon de complaisance, localisé dans une île particulièrement recherchée pour cet usage, Man, située entre l’Écosse et l’Irlande: la fiscalité y est au moins aussi douce que le climat.

Le libéralisme économique, qui ne doit connaître ni contraintes, ni frontières, ni lois, fait bon ménage avec le libéralisme psychique qui ne s’embarrasse plus de culpabilité mais affiche le cynisme, la décomplexion vis-à-vis des valeurs morales et de l’argent.

Le reste du magot perçu serait, sous le sigle GBT (Groupe Bernard Tapie), mis à l’abri dans cette société holding abritée en Belgique, où la fiscalité est tout aussi aimable que les taxes maritimes à Man. Bernard Tapie, le « faiseur de fric » sous François Mitterrand, qui l’a fait ministre de la Ville, a pu rebondir après un passage à la prison de la Santé, grâce à son engagement auprès de Nicolas Sarkozy. Cela valut quelques menaces à Christine Lagarde, qui était ministre de l’Économie et des Finances lors de la mise en place du tribunal arbitral, qui ne pouvait être constitué sans l’accord de l’administration. La saisine de la Cour de justice de la République par neuf députés socialistes, le 1er avril 2011, n’a pas empêché l’ex-ministre des Finances d’être nommée, le 30 juin 2011, directrice générale du FMI, en remplacement de Dominique Strauss-Kahn, favori pour la présidentielle de 2012, mais déchu brutalement de toutes ses fonctions et aspirations. Bien que, le 4 août 2011, la commission des requêtes de la Cour de justice de la République se soit prononcée pour une saisine de sa commission d’instruction visant Christine Lagarde, celle-ci continue, comme si de rien n’était, à diriger les finances du monde libéral.

L’avidité d’un système capitaliste et sa vitalité, dans lequel la politique s’est fondue, se soumettant aux exigences de la finance et des affaires mondialisées, sont en harmonie avec la libération des pulsions et des désirs qui contribuent à la constitution d’une véritable anthropologie libérale.

Dernier ouvrage paru: l’Argent sans foi ni loi, conversation avec Régis Meyran, Paris, Textuel, 2012.

 

 

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